Villa muchacha
Nouvelle affiche et descriptif de l'exposition d'Art singulier VILLA MUCHACHA au Musée de la Barma pour l'été 2025.
Peu de gens le savent, les Alpes du Queyras possèdent aussi leurs villas de « millionnaires » revenus d'Amérique du Sud à la fin du XIXe siècle. Moins connues que les maisons mexicaines de Barcelonnette, ces belles demeures n'en restent pas moins fascinantes. Mieux, une interprétation savante, qui biaisa un travail initié par l'anthropologue Harriet Rosenberg dans les années 1970, persuada que ces Américains étaient les précurseurs du tourisme local. De fait, l'attrait pour les sommets (et les sauvages Vaudois qui les peuplaient) avait commencé dès avant l'investissement millionnaire. Quoiqu'on dise, ce tourisme de luxe – et ses Grands-Hôtels – ne survivra pas à la seconde guerre mondiale. Les modèles économiques qui suivirent – zone agricole témoin, accueils pédagogiques, tourisme social, promotion initiale du Parc de Philippe Lamour... – furent sûrement plus soucieux du maintien des populations locales.
Un mythe demeure cependant et, dès les années 1990, une certaine idée du luxe et des « stations » de bien-être effaça peu à peu le vieux paradigme d'authenticité au profit d'une nouvelle
happycratie digne d'Eva Illouz. Comme si, ici, les fraises du Jardin des délices de Jérôme Bosch étaient devenues une réalité... Paradoxe, les prestations, produits de bouche et d'artisanat, labellisés du prestige « nature sauvage » régalent surtout désormais le tourisme motorisé journalier. C'est donc à une exposition innovante et amusante que t'invite l'artiste singulier Stéphane Simiand. Aquarelles, peintures, livres, objets… autant de découvertes et de coups de cœur qui – à n'en pas douter – sauront agrémenter ton intérieur si ce n'est ta résidence secondaire.