Dès les années 1990, à l'École des Beaux-arts d'Avignon, Stéphane Simiand fut le compagnon de route des professeurs-artistes Serge Boyer et Arnaud Labelle-Rojoux.
- Le premier, écosophe symboliste, s'illustra jusqu'à la fin dans la réalisation grandiose du mystérieux Chier de Borée ; Art environnemental ésotérique.
- Le second, Performeur mondain, ne demeurait pas insensible aux trouvailles – mousse polyuréthane... – des trublions issus des classes populaires qui s'exprimaient grâce à la pédagogie innovante et inclusive du directeur Michel Steiner.
Les cours de dessin & volume, d'après modèle vivant et « plantes vertes », du peintre Marc Aurèle, ainsi que les conférences d'Anne-Marie Nida sur l'architecte utopiste Jean-Jacques Lequeu, se faisaient dans une plaisante ambiance rousseauiste. Il s'en fallut de peu que l'École innove durablement avec un pôle éducation environnementale au Crestet centre d'art... La plasticité potache a en effet ses limites et la conscience des particularismes de ce que l'on ne nommait pas encore les « territoires » complétait déjà ici, souterrainement, les grandes lignes citadines. Mieux que la Villa Arson voire l'École nationale supérieure du Paysage...
De cette faste période, il resta toujours chez l'humble dessinateur Stéphane Simiand – celui-là même qu'Alexia Fabre nommait déjà affectueusement le « petit peintre » – un attrait pour l'art et la nature, si ce n'est une certaine forme de philosophie... Les organisateurs du Festival d'Art environnemental Grandeur Nature, des années 2010 en Queyras, ne manquèrent d'ailleurs pas de le coopter comme en témoigne encore les vestiges du Grenier de la Vieille, une des rares reliques du truc. Mieux, l'artiste – accompagnateur en montagne – était alors sollicité pour sensibiliser le public tourisme et scolaire aux « problématiques culturelles » qui, souvent, demandaient un minimum de médiation pour devenir accessibles... Inversement, les artistes et étudiants invités – dont ceux de l'École nationale supérieure du Paysage – avaient besoin de recevoir, eux, une approche sociale et naturaliste plus locale.
2025 ; autre époque. L'artiste n'en a pas pour autant oublié d'où il vient et ceux qui l'ont aidé. Il a même peaufiné son projet « Aménagement de sites » en performances naturalistes discrètes et éphémères – dignes du Draughtsman's contract – plus qu'en installations durables pas toujours soucieuses des paysages. De grands moments Fluxus. Tu trouveras en lien les bases de ces prestations confondues dans le concept nature de « l'Île » mais l'auteur tenait déjà à te présenter ici la notion associée de Boudoir des Dames.
- Le chef-lieu de canton du Queyras historique possède lui aussi son « Boulevard des Dames » où les femmes « millionnaires » aimaient, dit-on, à promener leurs robes mode, ombrelles et voilettes...
Du Boulevard au Boudoir, de l'artère citadine à la clandestinité sauvage vaudoise, il n'y avait qu'un pas d'artiste « authentique » que Stéphane Simiand n'a pas hésité à franchir.